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Diffusion du film “Le Phallus et le Néant” le Vendredi 26 avril 2019 à 19h30 au Cinémovida d’Arras

Le Réseau Bulle 62 en partenariat avec le Cinémovida Arras vous proposent le documentaire choc “Le Phallus et le Néant” le vendredi 26 avril 2019 à 19h30.

 

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Bande annonce du film : https://www.youtube.com/watch?v=ZqqWpNZ5U5o

18 psychanalystes livrent sans détour leur vision viscéralement sexiste de la sexualité et des rapports hommes – femmes.

Tous ces psychanalystes sont pourtant des références dans leur domaine. La plupart interviennent en tant que thérapeutes dans des établissements médicaux sociaux auprès d’enfants autistes notamment.

La projection du film sera suivie d’un débat en la présence de Sophie ROBERT, la réalisatrice et de Serge KALICKI de Réseau Bulle France.

Tarif unique : 5€ / personne

Réservation aux caisses du cinéma et en ligne UNIQUEMENT : http://www.cinemovida.com/arras/reserver/

 

!!! ATTENTION : Places limitées !!!

 

Le réseau parentalité 62 souhaite apporter un éclairage concernant le film “Le phallus et le Néant”. Suite à différentes interrogations autour de ce documentaire, il nous paraît important de pouvoir apporter un complément d’information et différents éclairages sur ce film avec deux articles.

Un du site d’analyse de film “sens critique” :

https://www.senscritique.com/film/Le_Phallus_et_le_Neant/critique/184496567

Un autre article du nouvel Observateur de Véronique Radier publié le 2 avril 2019 ci-dessous :

L’inceste, ça ne fait pas tellement de dégâts. » Ce docu dézingue la psychanalyse

Diffusé au cours de projections-débats dans des cinémas indépendants à travers la France depuis janvier 2019, « le Phallus et le néant » fait salle comble. Soutenu par l’Association internationale des victimes d’inceste et de nombreuses organisations féministes et LGBT, ce film très militant recueille, sur son site, remerciements, commentaires élogieux et témoignages en cascades. « J’ai la chance de bénéficier d’un bouche-à-oreille énorme », constate Sophie Robert, sa réalisatrice.

Il faut dire que Sophie Robert n’est pas une inconnue. En 2011, elle avait jeté un pavé dans la mare avec « le Mur », documentaire dénonçant l’approche psychanalytique de l’autisme, encore très prégnante dans notre système hospitalier et dans les structures publiques. Ce film, très courageux, a permis de réelles avancées et joué un rôle indiscutable dans les recommandations ensuite rendues par la Haute Autorité de santé. Et si dans sa synthèse scientifique, l’Inserm met désormais clairement hors de cause les parents et en particulier les prétendues « mères réfrigérateurs » dans la survenance de l’autisme, Sophie Robert n’y est sans doute pas pour rien.

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Sexisme qui laisse pantois.
Avec « le Phallus et le néant », la réalisatrice s’attaque une nouvelle fois aux psychanalystes freudo-lacaniens (disciples de Jacques Lacan, 1901-1981). Elle révèle leur credo sur la sexualité, les femmes et leur place dans la société, le couple, les victimes d’abus sexuels. Une vingtaine de praticiens y tiennent des discours sexistes qui laissent pantois et dont la réalisatrice assure qu’ils sont encore largement diffusés aujourd’hui tant dans le milieu intellectuel que médical.

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Morceaux choisis :
« L’enfant, fille ou garçon, constate que l’homme a quelque chose “en plus”. » « Le phallus, c’est un pouvoir, un dieu, on lui rend un culte. » « Plus la femme sera soumise, plus l’homme sera fort. » « Travailler et gagner sa vie, c’est phallique. » Les femmes sont rappelées sans cesse à leur condition d’inférieures, soumises au désir masculin, y compris celui du père pour pouvoir « exister ». Dangereuses, néfastes, elles sont présentées comme de perpétuelles coupables, y compris lorsqu’elles sont victimes d’abus sexuels. Une psychanalyste affirme ainsi sans sourciller que : « L’inceste, ça ne fait pas tellement de dégâts, ça rend juste les filles un peu débiles. » Eve est l’une des trois victimes qui témoignent dans le film de l’emprise néfaste de certains thérapeutes : abusée et torturée à l’âge de 12 ans par un voisin, elle avait, aux yeux de ce psy, « assouvi sa curiosité sexuelle » !

« L’Obs » a rencontré Sophie Robert.

Mais que vous a donc fait la psychanalyse ? 

Je ne me suis pas réveillée un beau matin en me disant : « Je vais partir en guerre contre la psychanalyse. » Depuis mon adolescence, j’étais intéressée par la souffrance psychique et je ressentais une attirance intellectuelle pour la psychanalyse « classique », pure et dure. J’ai commencé à lire tout ce que je pouvais trouver sur le sujet, à assister à des conférences, car longtemps, j’ai eu l’envie d’en faire mon métier, tout en étant choquée par une partie de son discours, sur la sexualité féminine.

Devenue scénariste, puis réalisatrice, j’ai conservé un grand intérêt pour la psychanalyse et la thérapie par la parole. C’est pourquoi, près de vingt ans plus tard, j’ai eu envie d’enquêter, un peu à la façon d’une sociologue amateure sur l’état actuel de ses théories face à l’évolution des mœurs, aux découvertes scientifiques et comprendre ce qui demeurait de l’héritage de Freud et de Lacan.

Comment Lacan a trahi Freud ?

Mon idée était de faire une série de documentaires offrant à ces praticiens l’occasion d’expliquer, de décoder leurs pratiques pour le grand public. J’ai commencé par approcher ceux dont j’avais des livres chez moi, puis, ensuite j’ai élargi mes recherches. Je pensais naïvement que les jeunes allaient critiquer les anciens et que mon film pourrait rendre compte de ces débats, de l’évolution de la psychanalyse que j’allais rencontrer au fil de mes repérages des psychanalystes dissidents, capables de se remettre en question. Mais c’est resté très exceptionnel.

Même s’il existe de nombreux courants, des chapelles, tous les psychanalystes se retrouvent autour de la vision freudienne de la sexualité et d’un ensemble de concepts qui sont au cœur de leur pratique. Ce sont ces conceptions que j’ai voulu mettre en lumière, cette poignée de concepts qui fondent toutes leurs théories et leur regard clinique. Elles distinguent la psychanalyse de toutes les autres approches de thérapie par la parole.

Les praticiens auxquels vous donnez la parole revendiquent une vision ahurissante de la sexualité, de la nécessaire domination masculine.
Mais sont-ils vraiment représentatifs ? 

En réalisant mes premiers entretiens, j’ai d’abord cru être tombée sur une bande d’extrémistes. Mais par la suite, je me suis rendu compte qu’il n’en était rien. Au total, j’en ai rencontré près de cinquante psychanalystes. J’ai choisi d’en filmer vingt-sept dont dix-huit s’expriment dans « le Phallus et le Néant », ainsi qu’un pédiatre médiatique très influencé par leurs théories. Ce sont tous des thérapeutes en exercice qui reçoivent des patients et ils constituent un panel tout à fait représentatif de cette profession dont il faut savoir qu’elle n’est toujours pas réglementée à ce jour.

Avec la loi sur les psychothérapeutes, comment s’y retrouver ? 

Le titre de psychanalyste n’est pas protégé et n’importe qui est libre de visser sa plaque, sous condition d’avoir lui-même suivi une analyse. J’ai recherché des psychanalystes capables de me tenir un discours différent : j’ai eu du mal à en trouver, et ils ont refusé de critiquer les positions extrémistes de leurs collègues devant la caméra. Je pensais faire un travail bien plus nuancé et j’ai été stupéfaite. Jamais je n’aurais pas imaginé qu’ils puissent être aussi haineux à l’égard de la science, ni aussi viscéralement sexistes. Même en tenant compte d’une dimension métaphorique, qu’ils puissent dire par exemple que : « L’enfant est le substitut du phallus maternel, aliéné au désir de sa mère » est incroyable !

Mais ces psys « orthodoxes » ne sont-ils pas aujourd’hui un peu marginalisés, ou du moins en perte de vitesse ? 

Comme ils ont souvent une double casquette psychiatre/psychanalyste ou psychologue/psychanalyste, cela leur permet d’enseigner à l’université, en particulier dans les départements de psychologies où sont formés les psychologues. Ils interviennent aussi dans le cursus de nombreuses professions médicales et paramédicales comme les psychomotriciens ou les ergothérapeutes. Les psychanalystes continuent de cette façon à exercer une influence considérable, à insuffler une grille de lecture, des automatismes chez de nombreux spécialistes hospitaliers et dans les centres médicaux psychologiques.

Ils y diffusent leurs pratiques, leurs credo et créent des réflexes conditionnés chez la plupart des praticiens. Et même si les freudo-lacaniens publient de moins en moins d’ouvrages académiques, certains d’entre eux sont des figures reconnues, régulièrement invitées dans les médias et signent des livres destinés au grand public.

Pourquoi sortir maintenant ces interviews vieilles de presque dix ans ? 

Elles ont été filmées en 2010 et 2011. « Le Phallus et le néant » devait sortir dans la foulée, car je voulais en faire le premier volet d’une série de documentaires consacrés à l’explicitation des théories et des pratiques de la psychanalyse aujourd’hui. Mais les associations de familles, de parents d’enfants autistes m’ont convaincue de sortir d’abord « le Mur ». Ils m’ont dit : « Vous tombez du ciel, cela fait tellement d’années que nous essayons de faire connaître cette situation ! »

Le film a fait beaucoup de bruit, et trois des interviewés m’ont poursuivie en justice en prétendant que je les avais piégés, que j’avais tronqué leurs propos. La procédure a duré plus de cinq ans. J’ai finalement eu gain de cause, les tribunaux les ont condamnés à 50 000 euros d’amende, mais pendant ce temps, la diffusion du « Mur » était bloquée, tout cela m’a évidemment retardée.

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Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, il y a eu #MeToo, différents scandales autour de la pédophilie. Tiendraient-ils toujours les mêmes propos ? 

La psychanalyse n’est pas un domaine de la médecine, de la science, comme les autres. Si j’interrogeais des psychiatres ou d’autres spécialistes, énormément de choses auraient changé, mais justement, pour les psychanalystes, qui se réfèrent à des dogmes figés et jamais remis en question, rien ne change. Tout récemment encore, en me rendant à un congrès de lacaniens qui se tenait à Lille, j’ai pu constater que mêmes les plus jeunes psychanalystes avaient toujours les mêmes positions.

Je leur ai demandé expliquer, devant une caméra, leurs théories sur la sexualité, sur les rapports hommes femmes en assumant leur dimension « politiquement incorrecte ». Comme je leur donnais l’opportunité de s’exprimer au long, en détaillant leurs théories, ils étaient très heureux d’être filmés mais je pense qu’ils ne mesuraient pas la portée de leurs propos.

A vous en croire, certaines découvertes scientifiques pourtant majeures ne leur sont pas connues…

Ils plaquent sur notre société, et sur leurs patients, les préjugés et les concepts de la bourgeoisie de l’époque victorienne. C’étaient ceux de Freud, lorsqu’il écrivait, par exemple, que comparant son clitoris au pénis du petit garçon, la petite fille se ressent inférieure. Ils diabolisent les femmes, érotisent les enfants sans s’appuyer sur aucune étude ou expérience conduite selon un protocole scientifique, mais sur les hypothèses de Freud, poursuivies par ses « interprètes », en particulier Jacques Lacan [1901-1981] ou Françoise Dolto [1908-1988].

Et quand je leur demande ce qu’ils pensent des découvertes intervenues depuis, ils les balaient d’un revers de la main, n’ont rien à répondre. Y compris sur des connaissances médicales et physiologiques autour de la morphologie réelle et le rôle du clitoris. Ils continuent de marteler que le sexe de la femme est invisible, qu’il n’existe pas, que nous ressentons toutes le désir d’avoir un pénis.

Ils posent comme un fait anthropologique constitutif de l’humanité le culte des formes verticales et phalliques, alors qu’on a retrouvé des dessins de vulves sur les murs des grottes du paléolithique et des statues féminines. Une période qui a tout de même duré 30 000 ans ! De même, alors que des analyses ADN et l’observation des animaux ont prouvé que l’ensemble des espèces pratique l’évitement de l’inceste, les psychanalystes maintiennent mordicus le contraire – assurant que les enfants, filles et garçons, débordent de désirs sexuels pour leur mère.

Au point qu’à vos yeux, la psychanalyse s’apparente à une secte qu’il faudrait empêcher de nuire… 

Ses praticiens ne se contentent pas d’influencer la société, nos représentations : certains d’entre eux mettent des patients sous emprise, les font sombrer dans la dépression, font éclater des couples, amènent des parents à se voir retirer leurs droits sur leurs enfants. Ce sont des psychanalystes « repentis » qui m’ont avertie de cette dimension sectaire. Des gens ressentent le besoin de se faire aider, de suivre une psychothérapie, ce qui est une chose tout à fait utile et qui peut parfois vous sauver la vie. Ils choisissent un praticien sans nécessairement savoir sur quoi il fonde sa pratique, s’il est de formation psychanalytique ou non. Il peut arriver que celui-ci les fragilise, les déstabilise avec ce parti pris de prendre le contre-pied systématique que je montre dans le film : s’ils ont subi une agression sexuelle, c’est de leur fait, ou bien c’est un mal imaginaire, si au contraire ils n’ont rien vécu de tel, ils leur inventent un traumatisme caché.

J’ai reçu le soutien de l’Association internationale des victimes d’incestes, et trois victimes ont accepté de témoigner des dégâts considérables que leur a infligés le traitement psychanalytique. Je souhaite que les gens s’emparent de ce film, qu’il crée les conditions d’un large débat et que les psychanalystes soient exclus des sphères d’influence, à l’université, devant les tribunaux, comme n’importe quelle secte.

« Il existe d’excellents psychanalystes » Gérard Lopez, psychiatre et co-président de l’Institut de victimologie, a vu le nouveau film de Sophie Robert.

Que pensez-vous du film de Sophie Robert ? 

Il est intéressant, même si je ne suis pas aussi radical. La psychanalyse peut se révéler une approche efficace, intéressante pour toutes les névroses, les phobies, notamment la phobie sociale, les TOC… Mais face à des traumatismes réels, à des violences subies, il est exact que ses théories sur la séduction, le fantasme laissent les victimes à leurs souffrances et en risque de se remettre en danger. Dans le domaine qui est le mien depuis près de trente ans – l’aide aux victimes d’actes de violence et plus particulièrement de violences sexuelles –, l’écoute muette, j’ai essayé, mais cela ne fonctionnait pas, cela n’aide pas les patients.

Pourquoi ? 

L’objectif de la psychanalyse n’est pas la guérison, celle-ci vient « de surcroît ». Or, nous voulons pouvoir aider nos patients à sortir de leur traumatisme. Dans de très nombreux pays, la psychanalyse n’est plus au programme des études de médecine ou de psychologie, comme c’est encore le cas chez nous. On l’enseigne toujours, mais dans les départements de sciences humaines.

Faut-il interdire à la psychanalyse, comme le préconise Sophie Robert, l’accès aux universités, à l’hôpital ? 

Certainement pas ! Je crois profondément à la liberté, à l’intérêt de toutes les méthodes, et il existe d’excellents psychanalystes. Aujourd’hui, le soin psychique est largement dominé par l’approche biologique, autrement dit les médicaments, mais ils ne peuvent pas suffire : les psychothérapies sont tout aussi nécessaires. Pour autant, elle doit savoir évoluer, se remettre en cause et sortir du dogmatisme.

Le film de Sophie Robert n’est-il pas un peu caricatural ?

Ce sont des psychanalystes qui s’expriment. Ils développent les théories qui constituent le cœur de la psychanalyse telle qu’elle est encore enseignée aujourd’hui : « Le sexe de la femme n’existe pas, la femme n’existe pas ; l’inceste, ça n’existe pas, la petite fille sait très bien dire non à son papa », etc.

Cela ne veut pas dire que certains psychanalystes ne sont pas d’excellents thérapeutes, mais ceux-là ont su mettre de côté certains de ces concepts, pour mieux venir en aide à leurs patients – ou bien ce sont des dissidents écartés des institutions de la psychanalyse.

C’est la découverte des patients, le quotidien de la pratique qui permettent au thérapeute de se former et d’apprendre vraiment son métier. Mais nombre de psychanalystes en restent aux paroles de Freud, de Lacan et de Françoise Dolto comme si elles constituaient une vérité en soi et ils se refusent à toute démarche d’évaluation.

Mais peut-on « évaluer » une psychothérapie ?

Seules 5 à 10 % peuvent faire l’objet d’un protocole classique, « en double aveugle », comme pour un traitement médicamenteux, avec des patients ne sachant pas s’ils sont ou non « traités » pour éliminer l’effet placebo. Il s’agit de thérapies courtes, très ciblées. Pour les autres, on s’en remet à un consensus scientifique à partir de l’état des connaissances disponible au plan international. La psychanalyse et ses institutions se refusent l’une et l’autre à ces méthodes et s’en tiennent à « Freud l’a dit » ou bien « Lacan l’a dit »… Cela s’appelle l’éthique de conviction. Elle contribue à la non prise en compte des victimes. C’est pourquoi autant d’associations féministes et de soutien aux victimes sont en lutte contre elle.

Comment venir en aide aux victimes de violences sexuelles ? 

En les aidant à réécrire le scénario traumatique qu’elles ont vécu. Là où la psychanalyse pose la théorie de l’après-coup : un viol ne ferait pas de mal en soi, il ne ferait souffrir que s’il ravive un traumatisme enfoui durant l’enfance, une scène primitive de l’Œdipe, comme le fait d’avoir aperçu ou entendu ses parents faire l’amour. Il faut au contraire inciter les victimes à sortir de l’isolement, du silence, de la minimisation des faits. Libérer leur parole.

Propos recueillis par V.R.

 

 

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